Pour la dixième année consécutive, le reste à charge des Français concernant leur dépenses de santé est en baisse : il passe sous la barre des 7 % en 2019.
Selon une étude réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le reste à charge des Français pour leur santé était de 9,2 % en 2009. Il a baissé à 7,7 % en 2016, 7 % en 2018, et atteint, pour l’année 2019, 6,9 %.
C’est 1,4 point de moins que la moyenne de l’Union européenne. La France possède le système de santé européen le plus avantageux pour sa population puisqu’elle consacre 11,3 % de sa richesse nationale pour la santé de ses habitants.

Une baisse de reste à charge, mais pas de dépense totale
La facture totale par Français et par an est d’en moyenne à 3 102 €. Sur cette somme, 213 € ne sont pas remboursés, le reste étant totalement pris en charge par la Sécu et la mutuelle.
Malgré cette baisse de reste à charge, la dépense totale des soins est, elle, toujours en hausse, et atteint les 208 milliards d’euro en 2019.
Cette hausse du coût de la santé vient principalement du vieillissement de la population ainsi que de la mise en place de nouveau traitements.
Aujourd’hui, 11 millions de personnes sont concernées par des maladies chroniques, des cancers ou autres affections longues durée avec une prise en charge de l’Assurance Maladie à 100 %.
Sur les 208 milliards d’euros dépensés, la Sécurité sociale prend en charge 78,2 % du total tandis que les complémentaires santé financent 13,4 %.
Selon le ministère de la Santé, « de plus, plusieurs décisions réglementaires, notamment la prise en charge par la Sécurité sociale de traitements médicamenteux innovants et onéreux, ont augmenté les financements apportés par la Sécurité sociale ».
Les effets du 100 % Santé
Mise en place dès 2019 pour les prothèses dentaires, la réforme du 100 % Santé avait pour objectif de limiter voire supprimer le reste à charge des Français pour des soins nécessaires dans le domaine du dentaire, de l’optique et des audioprothèses. Avec une mise en place en 2020 pour l’optique et prévu pour 2021 pour les aides auditives, il est impossible, à ce jour, de tirer des conclusions de ces deux postes de soins.
Il n’est pour le moment pas possible de tirer des conclusions de la réforme sur les restes à charge en optique et en dentaire car leur mise en place date de 2020 pour l’optique, 2021 pour les audioprothèses.
Pour le dentaire en revanche, l’effet est plutôt paradoxal. Le reste à la charge des Français a pris 1 point depuis la mise en place de cette réforme, passant à 21,10 %. La population paye donc relativement plus cher qu’avant.
La raison principale de cette hausse est plutôt simple : la création d’un effet d’aubaine. Les prothèses étant mieux prises en charge par la Sécurité sociale, plus de personnes se sont fait soigner, augmentant forcément le reste à leur charge puisque ce dernier reste plus élevé sur les soins prothétiques que sur les soins courants.
Publié le 16/10/2020 – Source : DREES