Anne Baron est Lyonnaise et a monté en 2012 son entreprise de conseil… aux futurs parents. Sa profession ? Baby planner. Interview de la créatrice de Précieux Moments qui se donne pour mission d’ « accompagner le bonheur ».

 

Anne Baron, créatrice de "Précieux Moments"
Anne Baron, créatrice de « Précieux Moments »

On connaît désormais bien, en France, les « wedding planners », mais les « baby planners » sont encore peu connus : comment en avez-vous eu l’idée ?

J’ai découvert l’existence de ce métier en attendant mon premier enfant (NDLR : Anne Baron est mère de trois enfants). Les baby planners sont un peu plus connus à l’étranger. Je me suis renseignée pour connaître les missions, pour savoir s’il existait des formations, etc. Comme je souhaitais me reconvertir, ma découverte est tombée au bon moment !

Il existe une formation qui s’effectue auprès de la fédération des baby planners francophones, qui décerne un certificat. Eh oui, être maman ne suffit pas pour devenir baby planner !

 

Quels sont vos domaines d’intervention ?

J’aide les parents avant l’arrivée du bébé, en dehors des préparations médicales car je ne suis ni médecin, ni sage-femme. Voici un exemple de soutiens que je peux apporter aux futurs parents : choix du matériel, conseils pour la liste de naissance, aménagement de la chambre du bébé, prévention d’accidents domestiques… Je peux également effectuer des rétro-plannings afin d’anticiper les achats, penser aux rendez-vous médicaux obligatoires, ou encore s’organiser pour l’inscription à la maternité, organiser le retour à la maison, etc.

Je peux proposer des services « extra » selon la situation de la maman, comme par exemple une prestation de « personal shopping » pour les mamans alitées, pour leur trouver des habits pour elles ou pour leur enfant à venir. Je propose également des cours de massage détente-relaxation et bien-être pour les bébés de 0 à 1 an, et également pour les plus grands.

 

Accompagnez-vous les futures mamans notamment dans la connaissance de leurs droits vis-à-vis de leur employeur (congés, absences pour rendez-vous médicaux…) ?

Si ce sont des questions d’ordre général, je peux leur donner des éléments de réponse. Mais pour les cas plus particuliers, par exemple en cas de conflit, je renvoie vers un professionnel qui saura mieux répondre aux questions précises.

 

Vous proposez des prestations aux entreprises. Avez-vous des exemples de prestation à nous donner ?

Je peux intervenir auprès des crèches ou des écoles pour donner des initiations de massage détente-relaxation aux enfants. C’est une activité très amusante pour eux et qui leur apprend à se respecter.

Je peux également intervenir auprès d’entreprises pour aider les salariées enceintes à mieux préparer leur grossesse et l’arrivée du bébé. Cela les aide à être plus disponibles et détendue dans leur activité, notamment grâce à une meilleure gestion de leur vie personnelle et professionnelle.

 

L’intérêt des parents n’entre-t-il pas en conflit avec l’intérêt de l’entreprise ? Qui est votre client ?

Il y a deux possibilités : l’entreprise paye un forfait à l’année pour ses salariées ou bien elle fournit les coordonnées du baby planner à ses salariées. Dans ce cas, ce sont ces dernières qui font la démarche de me contacter de leur côté. Si l’entreprise a plusieurs salariées enceintes, on peut organiser, par exemple, des réunions collectives pour fournir de l’information. Mais ces prestations ne sont pas encore bien développées à Lyon, contrairement à la région parisienne où les entreprises sont plus en demande.

 

Aidez-vous les mamans à trouver des solutions de garde pour leur enfant avant la reprise du travail ?

C’est à la demande : certains futures parents se débrouillent, d’autres ont besoin d’être soutenus. En revanche, si les parents ont seulement besoin d’avoir des explications sur les différents types de garde, je peux leur en fournir. S’ils le souhaitent, je peux également les mettre en relation avec des agences ou bien entreprendre pour eux des recherches de mode de garde, et leur proposer ensuite plusieurs pistes. Généralement, je ne prends pas en charge les démarches administratives mais je mets des alertes dans le rétro planning que je fournis au couple pour veiller à ce qu’ils respectent les délais (demande d’inscription à la crèche, par exemple).

 

Préparez-vous les jeunes mamans au retour dans l’entreprise avant la fin du congé maternité ?

Je peux effectivement proposer une consultation pour anticiper avec elles le retour au travail. La séparation avec leur bébé peut être difficile et il faut savoir s’organiser, une fois au travail, pour gérer le quotidien. Pas facile ! Lors de ces séances, on peut parler du chamboulement de l’arrivée du bébé. C’est l’occasion pour les jeunes mamans de se confier. Je les écoute, je les aide, mais je peux aussi les orienter vers un professionnel dans certains cas.

 

Accompagnez-vous les entreprises pour que le retour des jeunes mamans au travail se passe bien ?

Je ne l’ai jamais fait, mais en effet, cela peut être une prestation envisageable ! Tout ce qui touche au bien-être des salariées à ce moment là me concerne. Je peux aider à mieux concilier la vie personnelle et professionnelle : c’est difficile car on veut tout réussir, sans forcément avoir les bonnes clés en main. C’est pour cette raison qu’il est important d’améliorer le retour des mères au travail.

 

Droit et maternité : les Français sont-ils bien informés?

Cmonassurance a mené une enquête, du 6 août au 12 septembre 2014, auprès des membres du panel d’Alptis (236 salariés et travailleurs indépendants) pour connaître leur niveau de connaissance sur leurs droits en cas de maternité. Constat ? Peut mieux faire ! Seules 3 personnes sur 10 considèrent exhaustive l’information reçue par les pouvoirs publics pour leur expliquer leurs droits. Par exemple, l’enquête a révélé que 64 % des hommes ignorent que le congé paternité est le même pour les salariés et les travailleurs non salariés. Ou encore, 47 % des interrogés pensent que la Sécurité sociale prend 100 % en charge les soins liés à la grossesse dès le premier mois… alors que ce n’est le cas qu’à partir du 6e mois de grossesse.

 

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