Une étude sur les risques psychosociaux au travail vient d’être publiée par le Ministère du travail. Elle dresse un tableau peu réjouissant ! Tandis que la pression augmente, la reconnaissance au travail baisse.
« Les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental. »
Telle est la définition de cette notion complexe dans l’enquête publiée par le ministère du Travail. Réalisée en 2010, elle se propose, à travers une typologie des salariés, d’explorer les risques auxquels nous sommes exposés au travail. Cette étude tombe à pic, alors que de nombreuses entreprises s’interrogent sur la façon d’améliorer le bien-être de leurs salariés au travers de leur mutuelle d’entreprise et de leur prévoyance.
6 profils ont été dégagés :
Les 3 premiers profils sont caractérisés par le peu de reconnaissance et de soutien et de fortes exigences dans leur travail.
1. Les salariés surexposés
ils s’élèvent à 9 % de l’échantillon et cumulent plusieurs risques.
- Caractéristiques : 75% estiment que leur travail pourrait nuire à leur santé. Leur activité leur apparaît souvent routinière et répétitive. De plus ils font souvent part de relations dégradées avec leurs collègues, se sentent peu reconnus dans leur travail et sous pression.
- Portrait type : Les plus souvent des ouvriers non qualifiés, des employés en CDD et des jeunes…
2. Les salariés débordés et sous pression
15 % des répondants s’estiment dans ce cas.
- Caractéristiques : Parmi eux 92 % déclarent avoir trop de chose en tête. Une grande majorité travaille également sous pression et dans l’urgence.
- Portrait type : Les hommes âgés de 31 à 40 ans du secteur privé sont les plus concernés.
3. Les salariés peu reconnus et soutenus
Ils sont 13 % de l’effectif de l’enquête.
- Caractéristiques : ils manquent de reconnaissance et en souffrent. 83 % sont ainsi insatisfaits de leurs perspectives de promotion. Et ils pâtissent également de relations dégradées au travail ou d’un manque de soutien.
- Portrait type : plus souvent des femmes âgées de 41 à 50 ans, venant des professions de l’enseignement, de la santé et de la fonction publique en générale.
Suivent 3 profils plus positifs composés de salariés plus détachés ou bénéficiaires de soutien ou enfin très peu exposés aux risques.
4. Les salariés peu reconnus mais pas affectés
19 % des enquêtés manquent de reconnaissance au travail mais n’en souffrent pas vraiment.
- Caractéristiques Ils sont semblent-ils plus détachés. Cela peut expliquer que 80 % de ces salariés pensent que leurs « perspectives de promotion ne sont pas satisfaisantes », mais cela ne les gênent pas ou peu. De même pour la reconnaissance au travail.
- Portrait type : Cette catégorie n’est pas associée à un profil socioprofessionnel précis.
5. Les salariés sous pression mais soutenus
16 % des salariés sont exposé à de fortes exigences émotionnelles mais reçoivent le support nécessaire.
- Caractéristiques : si 89 % d’entre eux travaillent auprès d’un public en situation de détresse. Mais seuls 15% disent travailler sous pression, grâce au soutien qu’ils trouvent dans leur environnement professionnel.
- Portrait type : On trouve souvent des employés de la fonction publique, dans les domaines de la santé, du travail social, de l’éducation…
6. Les salariés très peu exposés
28 % de l’échantillon s’attribue peu ou pas de facteurs de risques.
- Caractéristiques : ils jouissent d’une forte reconnaissance au travail (seuls 3 % estiment qu’ils en manquent). Peu d’entre eux également déclarent devoir effectuer un travail sous pression et excessif.
- Portrait type : des ouvriers qualifiés, des professions de services aux particuliers, des salariés de la construction et des services collectifs…
Cette notion de risques psychosociaux a été mise en lumière dans les années 2000 avec les événements dramatiques chez France Télécom et Renault. La situation ne semble toutefois toujours pas idéale aujourd’hui. Sur l’ensemble des répondants des chiffres interpellent : 31 % sont ainsi sous pression, 40 % travaillent dans l’urgence, 43 % se sentent rarement ou jamais reconnus dans leur travail et enfin 67 % subissent des changements imprévisibles.
Sources : http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2014-031.pdf