Le nombre de jours d’absence par salarié et par an a connu une hausse en passant de 15,6 jours en 2013 à 16,7 en 2014. C’est ce que démontre le 7ème baromètre de l’absentéisme de l’Alma Consulting Group paru mardi dernier. L’étude a recueilli les témoignages de 268 entreprises et de 473 salariés.
16,7 jours d’absence en moyenne par an et par salarié
En 2014, en dépit de la baisse que la France avait connue l’année précédente, le niveau d’absentéisme reste élevé et atteint environ 16,7 jours d’absence par an et par salarié. Selon les DRH (Directeur/trice des ressources humaines), seuls 53 % des travailleurs ont toujours été présents sur leur lieu de travail. Un chiffre qui se place bien en dessous des estimations des employés eux-mêmes, qui se déclarent « Toujours présents » à 74 %.
Les managers et jeunes salariés sont ceux qui comptent le plus d’absences
Contrairement aux idées reçues, le niveau d’absence ne diffère pas en fonction du sexe. La seule nuance réside dans la durée des arrêts : les hommes s’absentent plus fréquemment mais moins longtemps que les femmes.
C’est dans la partie haute de la chaîne hiérarchique que l’on retrouve l’un des pourcentages les plus élevés d’absents. Ainsi, 35 % des managers de proximité et des agents de maîtrise confient avoir manqué des jours de travail contre seulement 27 % des techniciens. Cette différence s’expliquerait par l’augmentation du nombre de missions à effectuer sur des postes incombant de hautes responsabilités.
On note également un degré d’absence plus important chez les salariés de moins de 30 ans. 35 % d’entre eux ne se sont pas rendus sur leur lieu de travail au moins une fois en 2014 contre 25 % des personnes de plus de 51 ans. Ces dernières connaissent néanmoins des absences plus longues que leurs cadets. Ce phénomène s’expliquerait par un manque d’investissement de la part de jeunes qui revêtent des fonctions précaires ou à faibles responsabilités.
Arrêt de travail : de la maladie au manque de soutien managérial
Lorsque l’arrêt n’est pas directement lié à la santé ou la situation personnelle de l’employé, ce sont les conditions de travail (9 %), le manque de reconnaissance (7 %), la charge de travail (6 %), la mauvaise ambiance (4 %) et le manque de soutien managérial (4 %) qui sont mis en cause pour justifier l’absence.
4 signaux avant-coureurs
Avant de se mettre en arrêt, le salarié envoie très souvent des signaux d’alerte. Voici les principaux signes de désengagement qui ressortent de l’étude :
- « Porter une attention moins forte à la qualité du travail » (60%) ;
- « Etre présent et faire juste son travail » (51%) ;
- « Multiplier les pauses » (40 %) ;
- « Faire moins d’efforts pour communiquer avec ses collègues » (38%).
3 préconisations de l’Alma Consulting Group pour motiver les salariés
Afin de pouvoir remotiver ses salariés, il faut tout d’abord comprendre les motifs de leurs absences. Après avoir croisé les appréciations des DRH ayant déjà mis en place des actions et des salariés concernés par celles-ci, l’Alma Consulting Group a établi trois préconisations.
- Noter les différents types d’absences et établir des indicateurs pour suivre l’évolution du taux d’absentéisme suite aux mesures mises en œuvre ;
- Améliorer l’environnement de travail en impliquant les salariés lors de la mise en place d’actions au sein de l’entreprise ;
- Former une équipe chargée de l’amélioration de la qualité de vie au travail.
- Les salariés, quant à eux, ont également donné les trois pistes d’amélioration suivantes : l’optimisation des conditions de travail, la planification d’entretiens entre managers et collaborateurs ainsi que l’amélioration de l’espace de travail.
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60 milliards d’euros par an : le coût estimé de l’absentéisme en France
Cette évaluation a été réalisée en partenariat avec le cabinet Goodwill-management, leader de la mesure du capital immatériel et de la performance économique de la RSE, afin de connaître le réel impact financier de l’absentéisme sur le bon fonctionnement des entreprises. L’estimation recouvre les coûts de maintien du salaire, d’éventuel remplacement du salarié et de la perte de valeur ajoutée entraînée par l’absence. Ces coûts directs entraîneraient chaque année une perte de 45 milliards d’euros pour l’ensemble des entreprises du secteur privé. A ces frais s’ajoutent les coûts indirectement liés à l’absentéisme tels que la prévoyance et la complémentaire santé collective, les cotisations AT/MP et autres actions de prévention volontaires. Ils sont estimés à 15 milliards d’euros.
Source : 7ème baromètre de l’absentéisme – Alma Consulting Group