Selon une étude UFC-Que Choisir parue le 12 février 2020, les prix des complémentaire santé ont fortement augmenté en 2020. Sur les 500 contrats étudiés, qui correspondent aux 500 consommateurs ayant répondu à l’enquête, qui regroupent 86 organismes complémentaires différents, l’inflation médiane atteint les 5 %. Cette hausse est plus importante que celle de 2019, qui atteignait les 4 %, et les 3 % annoncés par les professionnels de santé pour 2020. Une étude dont la méthodologie est contestée les acteurs de l’assurance. En effet, les quinze organismes de complémentaires santé les plus représentés parmi les 86 comptent entre 11 et 51 répondants.
Une étude fortement contestée
Suite à la publication de cette étude, de nombreux organismes complémentaires ont fait entendre leur mécontentement à l’encontre de la méthodologie utilisée par l’UFC-Que Choisir. La Fédération Nationale de la mutualité Française (FNMF) et la Mutuelle Générale se sont positionnées sur le sujet. Emmanuel Roux, le Président Général d’Aésio a estimé que cette étude « à une visée idéologique qui passe à côté des vraies questions de santé ». Philippe Mixte, président de la FNIM estime qu’il s’agit d’une promotion de la résiliation infra-annuelle.
Swiss Life a également réagi à la publication de cette enquête. L’augmentation médiane de cet organisme est estimée à 12 %. Pierre François, le Directeur Général, répond en indiquant que l’augmentation médiane de la totalité des contrats entre 2019 et 2020 est de 6 %. La différence vient, selon lui, d’un problème de méthodologie : l’échantillon est représenté par seulement 11 contrats et il s’agit des clients les plus mécontents. L’inflation, chez Swiss Life, comprise entre 2 % et 12 % s’explique avec deux tendances actuelles :
- le vieillissement de la population qui justifie une hausse de 2 % à 3 % des tarifs,
- l’augmentation des dépenses de santé qui atteint en 2019 les 3 %.
Une envolée qui atteint des sommets selon l’association de défense des consommateurs
« Les cotisations des mutuelles augmenteront dans les mêmes proportions que les années précédentes, c’est-à-dire, en moyenne de 3 % sur ces 10 dernières années » Thierry Beaudet, président de la mutualité Française.

Le surcoût médian est de 80 € par contrat et par an (quel que soit le nombre d’assurés). Pour les 20 % des contrats qui ont le plus augmenté, la hausse atteint les 150 € annuels. Les 10 % de répondants dont les contrats ont le moins augmenté ont pris en moyenne 1.9 %, tandis que l’augmentation des 10 % qui ont enregistré les plus fortes hausses, dépasse les 12.5 % d’inflation. Certains contrats atteignent même 35 % d’augmentation !
On observe donc de grosses disparités d’écart selon les organismes :
- les prix des mutuelles augmentent de 4,6 % en moyenne,
- les tarifs des sociétés d’assurance prennent 4,9 %,
- l’inflation chez les instituts de prévoyance atteint les 9 %.
La réforme 100 % Santé mise en cause ?
Une augmentation qui n’est pas justifiée selon l’UFC-Que Choisir qui indique dans un communiqué que « tous les organismes de complémentaires connaissent le même environnement (hausse des dépenses de santé liées notamment au vieillissement de la population, [mise en place de la réforme du] 100 % Santé) »
Selon les professionnels de santé, la mise en place de la réforme du 100 % Santé, pour l’instant sur les lunettes et les certaines prothèses dentaires, a généré cette forte envolée des prix. Mathieu Escot, directeur adjoint chargé de l’action politique à l’UFC, juge qu’effectivement, le 100 % Santé « va occasionner des dépenses supplémentaires, il n’y a donc pas de raison que cela ne participe pas à des hausses mais le 100 % santé ne peut pas expliquer à lui tout seul un niveau d’inflation aussi élevé ». En décembre 2019, Agnès Buzin, la ministre de la Santé et des Solidarités avait annoncé que cette réforme « ne pouvait pas être un motif de hausse des tarifs en 2020 ».
Article publié le 26/02/2020 – Source : UFC-Que Choisir