Dans un sondage réalisé pour Sofinco, Opinion Way révèle que le reste à charge des frais de santé des Français a augmenté entre 2018 et 2019.
La différence moyenne s’établit à 25 € soit le tarif de convention d’une visite chez un médecin généraliste.

Le montant moyen du reste à charge passe donc de 533 € à 558 €. L’augmentation la plus importante se situe chez les seniors de 65 ans et plus qui voient leurs dépenses augmenter de 113 € passant de 845 € à 958 €.
Détail de la répartition : 30 % de cette hausse est constatée au niveau des soins optique, 30 % dans le cadre des soins courants, 28 % au niveau du dentaire, 5 % pour l’hospitalisation et 7 % pour les autres types de soins. Cela concerne donc essentiellement des soins dont l’accessibilité devrait être améliorée avec la mise en place de la réforme 100 % Santé.
51 % des Français constatent une hausse de leur reste à charge, 41 % estiment que leurs dépenses sont stables par rapport à 2018 et 6 % trouve que leur facture finale a diminué.
Quelles conséquences ?
Les deux conséquences principales de cette augmentation du reste à charge sont le renoncement à certains soins ou la remise des soins à plus tard faute de moyens financiers immédiats. 56 % des Français ont déjà remis des soins à plus tard, car ils ne bénéficiaient d’aucune aide de l’Assurance Maladie, de leur complémentaire santé ou des deux organismes.
44 % ont renoncé à s’équiper d’un équipement d’optique à savoir lunettes ou lentilles ou de prothèses dentaires ou auditives, 33 % ont repoussé ou annulé une visite chez le dentiste et 31 % n’ont pas pu se rendre chez un spécialiste.
Les publics fragiles sont les plus touchés, à savoir :
- les jeunes de moins de 35 ans (65 %)
- les personnes les moins diplômées (niveau inférieur au bac + 2) (62 %)
Quelles solutions ?
16 % des Français optent pour le tourisme médical et vont à l’étranger pour se faire soigner ou acheter des médicaments. 6 % d’entre eux le font pour des soins d’optique, 6 % pour une visite chez un spécialiste ou encore 6 % pour programmer une hospitalisation. Ce chiffre est plus important chez les personnes ayant déjà renoncé à des soins puisqu’elles sont 24 % à aller se faire soigner ou bénéficier de médicaments à l’étranger. La région dans laquelle vivent les personnes influe également sur ce chiffre : 20 % des Parisiens interrogés font du tourisme médical (proximité des gares et aéroports) tandis que dans les autres régions de France, les taux se situent autour de 15 %.
Les Français sont également 58 % à acheter des génériques au lieu des médicaments prescrits pour diminuer la facture, 39 % font des demandes et des comparaisons de devis avant de choisir le professionnel qui les soignera, 18 % préfèrent se faire soigner dans un hôpital public plutôt que dans un cabinet privé et 12 % renoncent provisoirement à souscrire une complémentaire santé.
L’émergence de la e-santé
Pour limiter la facture, les Français sont de plus en plus soucieux de leur santé. Pour la suivre, 25 % d’entre eux utilisent des outils numériques, un chiffre qui grimpe à 37 % chez les jeunes, les cadres ou les professions intellectuelles supérieures. 16 % se servent des objets connectés, comme des montres, pour suivre leur activité physique et 11 % utilisent une application mobile. Ils sont également 4 % à suivre mensuellement leurs dépenses de santé grâce à une application de suivi budgétaire.
Article publié le 19/06/2019 – Source : L’Argus de l’Assurance