Dimanche dernier, à la question « Êtes-vous favorable à la fin de l’immigration de masse », les résidents suisses ont répondu « Oui » à 50,3 %. C’est un vote serré pour une question cruciale, qui risque de rendre difficile les relations avec les pays voisins de la Suisse, tous membres de l’Union Européenne. Le parti de l’Union Démocratique du Centre, à l’origine de cette question, prévoit en effet de renégocier la libre-circulation avec l’UE. Cet accord, s’il est remis en question, concernerait  les travailleurs étrangers vivant en Suisse mais également les travailleurs frontaliers qui exercent un emploi en Suisse mais vivent par exemple en France. Les frontaliers doivent-ils être inquiets ? Le point sur le projet voté et les différentes réactions des représentants de frontaliers.

Les frontaliers suisse s'inquiètent pour leur permis de travail
Les frontaliers suisse s’inquiètent pour leur permis de travail

Gérer le flux des immigrants étrangers

Le texte proposé par l’UDC et soumis à la votation proposait aux Suisses de gérer « l’immigration des étrangers » via des « plafonds et contingents annuels ». Dans les faits, ce seront des autorisations de travail limitées qui seront distribuées. Le volume sera fixé selon les besoins de la Suisse et de ses intérêts. Chaque dossier sera étudié et validé (ou non) selon la demande de l’employeur et la capacité d’intégration du demandeur. Et non en fonction d’accords internationaux.

Les accords de libre-circulation conclus avec l’Union Européenne sont donc entièrement remis en cause car il garantissaient aux ressortissants des pays européens la possibilité de travailler et de circuler librement en Suisse.

L’UDC justifie cette proposition en expliquant que la hausse de population due à l’immigration provoque une forte progression du prix des loyers et des terrains, une hausse du chômage, de la criminalité et une « perte d’identité culturelle dans la conduite des entreprises ».

L’union Européenne a « regretté » le vote et a déjà déclaré vouloir examiner « les implications de cette initiative sur l’ensemble des relations entre l’UE et la Suisse ».

Et du côté des frontaliers ?

Actuellement, 165 000 frontaliers français travaillent en Suisse. Pour le Groupement transfrontalier européen (GTE) qui compte 36 000 adhérents, le vote en faveur de la fin de l’immigration de masse est un signal très négatif qui est envoyé aux frontaliers.

D’après le GTE, les frontaliers sont très inquiets et souhaitent connaître les modalités de renouvellement du permis de travail. Par ailleurs, la plupart craignent déjà de voir leur permis de travail non renouvelé très rapidement. Si le groupement indique qu’il faudra attendre trois ans pour mettre en place cette initiative, il pointe d’ores et déjà des interrogations inquiétantes :

  • Quelle sera la reconnaissance des diplômes pour le renouvellement du permis de travail ?
  • Quelles seront les modalités d’obtention des permis de travail ?
  • Les employeurs suisses auront-ils à justifier d’avoir fait des recherches préalables dans leur canton ?
  • Les autorisations de travail, qui prenaient jusqu’à présent 3 semaines pour être validées, devront passer devant une commission et être renouvelée : combien de temps cela prendra-t-il ?

Au contraire, le président du comité de défense des travailleurs frontaliers (CDFT) du Haut-Rhin, Jean-Luc Johaneck, indique ne pas être inquiet. En effet, d’après lui, la Suisse a besoin de main d’œuvre dans des secteurs où les étrangers sont recherchés pour leurs compétences spécifiques (recherche, artisanat, BTP, tourisme). Appliquer une limitation trop stricte de l’immigration portera préjudice aux Suisses eux-mêmes ! Voilà un point de vue réconfortant pour les frontaliers qualifiés, mais cela sera-t-il suffisant pour calmer les esprits des frontaliers, déjà échaudés par les récentes mesures concernant leur assurance santé frontalier ? L’avenir nous le dira.

Quels sont les secteurs qui emploient le plus de travailleurs frontaliers en Suisse ?
Les secteurs les plus demandeurs de main d’œuvre des étrangers sont ceux de la santé (à l’hôpital de Genève, sur 13 091 salariés, 40% sont frontaliers !), la banque, le bâtiment et la restauration.

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